"Ceci n'est pas seulement mon journal mais mon confident un peu. Quand j'ai le coeur au bord des larmes, il le sait tout de suite..."
Lundi 22 Août 82
Après avoir fait quelques courses, je me retrouve comme chaque jour (ou presque!) devant mon thé en regardant la télé...quel pied!
J'aimerais toutefois que Pierre me telephone comme il me l'avait promis hier pour voir Margot.
J'ai téléphoné à Franck mais il est malade et ne pourra pas sortir avant vendredi.
Aujourd'hui le temps est maussade, il pleut, il est aussi triste que moi.
Je me sens tellement seule.
Il faut absolument que je prenne rendez-vous chez Scavini.
J'aimerais aussi voir Georges car il m'a quitté ce matin. Peut-être ce soir. J'ai aperçu au bar des Moulins Christophe; il m'a dit qu'il devait me parler à propos de Sandra. Je pense qu'elle a appris que j'étais sortie avec lui. Franchement je m'en fous.
Cloclo et Gilou sont actuellement ici pour quelques jours. Ca m'a fait plaisir de les voir.
Jean-Marc est parti pour la Grèce avec Dan d'Eze. Je serais bien partie avec eux si je n'avais pas coupé net avec Jean-Marc le soir des "Stones". Il éstait devenu tellement égoïste. Ce n'était plus possible surtout avec Margot au milieu.
L'amère citadelle (13.01.83)
J'ai bâti pour longtemps une épaisse muraille
Une enceinte d'airain à l'entour de mes rêves
Pour m'exiler au loin des avides canailles
De la folie des hommes et des haines sans trèves.
O passant incrédule, tu me crois égoïste
Dans ton regard se lit la lueur du mépris
Tu me voudrais pétri d'idéal altruiste
Alors que tes valeurs ont perdu tout leur prix!
Oserais-tu briser le cristal de ton coeur
S'il n'existe plus rien qui en vaille la peine,
Ni l'honneur d'être droit, ni l'espoir du bonheur?
Ne nous reste-t-il plus qu'à nous ouvrir les veines?
Je ne delaisserai l'amère citadelle
Qu'à l'heure somptueuse où, après les orages,
On me dira que l'homme devenu fraternel,
Vit enfin dans un monde aux aubes sans nuages.
Mardi 8 Fevrier 83
Il est bientôt 3h du matin et impossible de dormir...
Je suis contente car aujourd'hui j'ai tenu bon et je ne suis pas allée voir Margot. J'ai passé l'après-midi avec Jeanette pour son déménagement. Puis avec Jérome, nous sommes allés dîner au "Vésuvio" un sorte de fondue. C'était très sympa.
J'ai un peu rangé le studio et j'ai téléphoné a Yann. Il est très cool! J'aimerai bien le revoir. Il m'a promis qu'il me téléphonerai. Il habite maintenant à Draguignan.
Il faut absolument que j'arrête cette connerie de défonce. Pour l'instant, je suis pleine de bonne volonté. J'ai envie de bouger, de faire attention à moi et surtout de ne plus fréquenter ces racaille de "junk".
Mardi 15 je suis convoquée au Palais de Justice à Nice. J'irai probablement avec Mme Leguay.
Je me sens seule. J'aimerai que quelqu'un vienne me parler, passer des moments agréables... Enfin ça viendra peut-être un jour!
J'ai 27 ans et il est temps que je mène une vie saine et normale. Cela fait bientôt 8 ans que ç dure cet enfer. pourtant il y en a qui s'en sont sortis. Yann par exemple mais mes parents ne veulent pas entendre parler de lui. C'est dur car il ne touche plus à rien. Il travaille, il est ambitieux. Je pense très souvent à lui car dans le fond je l'aime toujours un peu. On aura vécu des moments très forts et rien que d'entendre sa voix j'ai envie d'être près de lui.
Peut-être qu'il a changé et moi aussi. Ca fait tellement longtemps qu'on ne s'est plus vu!
J'ai envie d'avoir quelqu'un près de moi qui me tienne qui me fasse découvrir plein de choses. Je sais j'ai tout pour être heureuse. Mes parents, Jérôme font tout pour m'aider mais je sais très bien que c'est moi qui doit agir...
Mardi
Ma chère Paule,
Me voilà encore une fois à l'hôpital. Je n'ai pas le droit d'avoir des contacts avec eux les gens, je mange dans ma dans ma chambre fermée à clé et si je dois aller faire ma toilette ou demander quelque chose, je dois frapper à la porte porte. Enfin c'est le spleen complet.
J'attendais avec impatience le médecin qui est arrivé à 4H. Lui est formel, il veut que je reste parce que j'avais la ferme intention de retourner aux Courmettes. veut que je reste parce que j'avais la ferme intention de retourner aux Courmettes.
L'infirmière vient de me faire une piqûre ( valium equanil )
Je suis tellement pessimiste car une je me demanda parce qu'une fois arrivée aux Courmettes, je me serais accrochée aux médicaments.
Pour bo reparler des Courmettes, l'ambiance est bonne, les gens sont sympas, malheureusement je dors dans une chambre dans laquelle j'étais avant avec 1 garçon très sympa d'ailleurs mais il n'y avait pas le choix il y a une autre fille qui dort avec un garçon.
Vous ne pouvez pas imaginer comme je suis déprimée. Je pleure pour un rien. Mais quand est-ce que j'arrêterais? 10 ans de drogue. Moi qui aimerai tellement avoir un bibi enfin j'arrête là mes lamentations.
Vous savez, je n'oublierai jamais ce que vzdfcd vous avez fait pour moi. D'ailleurs je me confis à vous plus qu' avant. Je suis un peu dans les vaps à cause de la piqûre. Je continuerai ma lettre + tard.
Ma petite Armelle,
Je te remercie pour tes lettres qui m'ont fait très plaisir. En fin de compte je ne suis pas allée en Suisse car la jeune fille avec qui je devais partir avec moi a eu un contre-temps, sa mère étant gravement malade.
Je suis donc restée à Monaco, et je me porte à merveille. Je n'ai plus retouché à la poudre. Je n'ai plus recommencé mes conneries et petit à petit je reprends du poids. Ayant complètement délaissé mes ce milieu niçois "amis" peu fréquentables et ne m'apportant niçois. Evidemment, ces années d'enfer m'ont réduit considérablement mes relations disons + saines et à Monaco qui est une ville assez superficielle au point de vue mentalité des gens, j'ai du mal a me refaire de nouveaux amis (pas trop fumeurs). Enfin j'espere que cela va durer.
Heureusement je sors très souvent avec ma meilleure amie d'enfance.